En France, 3,5 millions de personnes souffrent de constipation chronique. Parmi ces personnes, 70 % sont des femmes. Environ 1 personne sur 4 subit, a subi ou subira une constipation du transit, sachant que les risques augmentent avec l'âge et la polymédication.
Constipation du transit : définition
La constipation du transit n'est pas une maladie, mais une gêne. Il n'est pas obligatoire d'aller à la selle tous les jours : une personne qui va à la selle tous les deux ou trois jours n'est pas constipée.
Tout est une question de vitesse du transit intestinal. Certaines personnes iront deux fois par jour à la selle, d'autres un jour sur deux. L'important est que les selles soient suffisamment hydratées pour permettre leur évacuation.
La constipation du transit, soit une accumulation des selles dans le côlon, est une gêne, mais ne présente pas de risque pour la santé.
Les types de constipation
La constipation peut être due à divers dysfonctionnements de la partie terminale du tube digestif, le côlon ou l'anus.
On distingue :
- La constipation colique liée à un ralentissement du transit au niveau du côlon. Le côlon a une fonction de transport des selles qu'il est chargé d'acheminer jusqu'au rectum. Lorsque ses parois sont faibles ou inefficaces, les selles stagnent et les parois coliques se distendent. On parle de côlon irritable, lorsque celui-ci ne parvient pas à remplir sa fonction correctement. Dans le cas d'un côlon irritable, la personne va à la selle moins de trois fois par semaine et souffre de ballonnements et douleurs abdominales parfois pénibles.
- La constipation du transit liée à un côlon inerte. C'est l'absence d'activité propulsive qui est ici à incriminée dans la constipation.
- La diarrhée en alternance avec des phases constipation, indique souvent un syndrome de côlon irritable Dans ce cas, il s'agit d'une irritation du gros intestin devenu hyper réactif. Des spasmes se produisent également dans ce type de syndrome.
- La constipation distale (ou terminale). Il s'agit d'un type de constipation rectale ou anale. Les selles sont arrivées à destination au niveau du rectum ou de l'anus, mais elles sont dures et forment un bouchon au niveau du sphincter anal. Cela entraîne des difficultés à déféquer et une disparition de la sensation de ce besoin. Dans ce cas, les parois du rectum ne se contractent pas pour un volume de selles normales.
Les causes de la constipation du transit
La sédentarité ou l'absence d'activité physique comme la marche à pied, sont les causes principales de la constipation du transit.
Chez les femmes, la première cause de constipation vient du fait de se retenir trop longtemps et trop souvent d'aller à la selle.
L'autre cause majeure de constipation du transit est la déshydratation des matières fécales dans le côlon. Des selles déshydratées stagnent dans le côlon et sont responsables de la constipation du transit, même si les selles ne pèsent parfois qu'une dizaine de grammes. Il s'agit là de la principale cause de constipation dans notre société actuelle.
Il ne faut pas non plus négliger l'aspect psychologique de la constipation. Parfois, la simple crainte d'aller à la selle hors de chez soi peut expliquer ce phénomène, même si des problèmes plus sérieux peuvent également en être à l'origine.
Enfin, certains traitements médicamenteux peuvent entraîner une constipation. C'est par exemple le cas des chimiothérapies, de la morphine, des antihistaminiques, de certains antalgiques et anxiolytiques.
Bon à savoir : plus de 30 % des médicaments autorisés sur le marché ont la constipation comme effet indésirable.
Les traitements contre la constipation du transit
Hydratation et hygiène de vie
La première mesure à prendre pour lutter contre la constipation du transit est de s'hydrater en buvant 1,5 à 2 litres d'eau par jour. Alternez entre des eaux riches en magnésium telles que l'Hépar et les eaux faiblement minéralisées.
Il faut également consommer des aliments riches en fibres (fruits, légumes, céréales complètes), faire de l'exercice physique et se présenter régulièrement à la selle.
Enfin, le sommeil joue un rôle essentiel dans la régulation du microbiote intestinal (flore intestinale). En effet, il suffit d'une privation de sommeil de seulement deux nuits pour observer un dérèglement bactérien (certaines bactéries augmentent au détriment d'autres).
L'alimentation
Le gros intestin héberge 100 milliards de bactéries (la flore intestinale) qui assurent la fermentation des matières ainsi que leur volume. En perpétuel renouvellement, les bactéries de la flore intestinale constituent à elles seules la moitié du poids des selles.
Favoriser l'équilibre de la flore intestinale est une stratégie de lutte contre la constipation du transit et pour sa bonne régulation. Pour cela, il faut privilégier les aliments sources de fibres comme les végétaux. Quotidiennement, entre 40 et 50 g de fibres alimentaires sont nécessaires pour lutter contre la constipation. Cependant, il faut parvenir à ce volume de fibres progressivement pour ne pas entraîner une trop brusque fermentation entraînant à son tour des gaz.
Pour cela, ajouter par exemple 20 g de céréales complètes (avec l'enveloppe qui contient la majeure partie des fibres), soit 60 g de muesli ou deux tranches de pain complet à votre alimentation quotidienne. Il est important de privilégier les céréales issues de l'agriculture biologique.
Les fibres que l'on trouve dans les crudités et les salades sont des fibres dures qui parviennent intactes dans le côlon où elles vont subir les attaques bactériennes de la flore intestinale. Leur dégradation entraîne la formation de gaz. Pour augmenter l'effet régulateur du transit des légumes et éviter la formation de gaz, il est recommandé de manger les légumes cuits.
Bon à savoir : la prise de probiotiques, tout particulièrement la souche Bifidobacterium lactis stimule les mouvements intestinaux.
Les fruits contenant des hémicelluloses et de la pectine sont particulièrement efficace pour le transit intestinal :
- Le melon, très riche en eau, contient 1 % de fibres.
- La fraise possède des fibres tendres, des pectines qui assurent sa structure moelleuse et des fibres dures, les akènes.
- La pomme est le fruit le plus répandu et disponible, elle fournit des fibres très bien tolérées par le côlon lorsqu'elle est consommée crue avec sa peau (d'où, là aussi, l'importance de la choisir bio).
- La figue est connue depuis l'antiquité pour « libérer le ventre ». Leurs grains s'introduisent dans les diverticules des intestins.
- Le raisin a une fonction d'élimination de deux types : il facilite l'élimination des déchets et par sa teneur importante en potassium et en eau, il stimule le transit intestinal.
- Le pruneau est connu pour son effet laxatif par sa haute teneur en fibres de l'ordre de 15 g pour 100 g de fruit. Vous pouvez aussi vous tourner vers le jus de pruneau.
Article
Constipation du transit : les laxatifs
Il existe de nombreux produits laxatifs efficaces contre la constipation du transit.
On distingue les laxatifs externes doux comme les lubrifiants ou suppositoires à la glycérine, les micro lavements, qui peuvent rééduquer le besoin d'aller à la selle.
L'huile de paraffine présentée sous forme de « confiture » lubrifie les parois de l'intestin.
Certains produits osmotiques retiennent l'eau dans les parois de l'intestin pour ramollir les selles.
Cependant, les laxatifs chimiques et certaines plantes peuvent irriter la muqueuse intestinale (aloès, bourdaine, fucus, rhubarbe, séné, etc.).
Le choix d'un bon laxatif doit dont se porter sur des produits ou des plantes non irritantes et dont l'action va se porter sur l'hydratation des selles en augmentant leur volume, stimulant ainsi le transit intestinal.
Dans le cas de diarrhée suite à la prise d'un laxatif, il s'agit le plus souvent d'un phénomène inflammatoire entraînant une perte d'eau au niveau de la muqueuse de l'intestin et une perte de sels minéraux associés (potassium notamment). Dans tous les cas, il ne faut jamais prolonger l'usage de laxatifs qui peuvent irriter l'anus (risques de rectite).
Vous pouvez toutefois limiter cet effet secondaire grâce à un mélange d’hydrolats à boire tous les jours (à raison d’une cuillerée à soupe dans un grand verre d’eau) contenant de l’hydrolat de cannelle écorce, de l’hydrolat de sauge officinale et du romarin verbénone.
Pour une utilisation prolongée, les laxatifs osmotiques qui restaurent l'hydratation des selles sont à privilégier.
Aussi dans la rubrique :
Comprendre la constipation
Sommaire
- Qu'est-ce que la constipation ?
- Types de constipation
- Origines et troubles associés
- Conséquence de la constipation